« Lire paisiblement et à l'écart du monde... tandis que se livre à nous et avec passion l'âme agitée de notre nature profonde... »

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Lorsque j’étais enfant, je ne me racontais jamais. Parmi les êtres chers à mon cœur, personne n’était là près de moi, du moins suffisamment près, pour entendre mes pensées les plus secrètes, éprouver mes aspirations les plus profondes, entendre mes questionnements…

L’isolement intérieur que je subissais, m’asphyxiait. J’étais comme livrée à moi-même, émotionnellement, vulnérable tel un mollusque sans carapace, sans racines aussi...

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Quand on ne peut parler de ce qui préoccupe, quand on ne trouve pas l'oreille pour exprimer les émotions qui nous envahissent, ces dernières cognent douloureusement à la porte de notre coeur. La lecture, alors, libère cette parole silencieuse, donne du sens à nos épreuves, éclaire nos tourments, et nous relie au cœur même de la vie aussi sûrement que le ferait un voyage autour du monde.

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Le livre m’a permis de ne pas me perdre, de trouver un ancrage. Il est devenu mon repère, une sorte de parent idéal. Mon amour pour les livres date de cette époque où je quittais l’enfance pour entrer dans une adolescence placide et morne.

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J’aime lire...

 

Quand je lis, je ne suis pas seule. Les personnages auxquels je m’identifie ou que je crois reconnaitre parmi les êtres que je rencontre dans la vie, les émotions qui me traversent pendant la lecture et qui font écho à ma propre existence, me révèlent des mondes familiers que je revisite. J’ai parfois l’impression que le livre se raconte, se confie à moi et d’autres fois il me semble qu’il m’interroge !

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Grâce à la lecture, je goûte à une compréhension du monde et des autres qui va bien au-delà de mon histoire personnelle. J’ai pu porter certaines douleurs qui, sans les mots, m’auraient engloutie. Je me suis peu à peu libérée des émotions qui m’encombraient et bloquaient mes actions. Je me sens plus proche de mes semblables, moins isolée dans les épreuves. Une racine commune à tous les êtres se terre en nous et nous invite à la déterrer au lieu de la taire.

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Lire m’a enrichie humainement, quel que soit le genre littéraire!

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Les romans invitent à une intimité, une confidence qui enthousiasme. Ils livrent à notre âme friande les pensées et les sentiments que la nature offre de garder secrets en nous-mêmes tandis que la densité du monde pose un voile providentiel derrière lequel dissimuler tout ce qui est souffrant... trop intense... impalpable.

 

Les livres me transportent parfois dans des rêves étonnants où je renoue avec mon âme d’enfant et l’univers mystérieux que je porte en moi. L’écriture théâtrale permet d’explorer et d’apaiser des conflits ou des contradictions intérieures confuses. Je peux ainsi regarder les choses sous différents angles, différents points de vue.

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Les livres dans leur ensemble sont des miroirs sur lequel se réfléchissent des petits bouts de moi, comme les pièces d’un puzzle inachevé.  

Écrire peut être une façon de retrouver le chemin de son cœur, l’encre faisant office de fil dans le labyrinthe de la vie, les mots évoquant les cailloux d’un petit Poucet désireux de retrouver le chemin de sa maison, les pages offrant un espace dans lequel une histoire peut prendre corps en même temps que nous-mêmes.