PRIX POESIE A PARIS
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A l'occasion de ce prix... j'ai découvert Paris... la ville où j'ai vu le jour... Cette rencontre a été une visite éclair... Toutefois... j'ai pu m'imprégner de sa magnificence à travers ce rendez-vous prestige avec la marraine de ce concours : Madame Bernadette Chirac!
Cette journée a été parfaite en tous points : buffet gastronomique... discours emphatiques... sourires sympathiques... reconnaissance honorifique...
Et en même temps... j'avais une sensation de TROP... tout cela est TROP... pour moi... TROP d'un peu tout...
Trop de dorures... trop de mots... trop de parfum...
Cependant je ressens une infinie gratitude que mon poème ait été choisi pour paraitre avec d'autres poètes... sous le titre de Poésie à Paris... aux éditions Saint-Germain des Prés...
La première fois que j'entendis parler du Concours organisé par la Ville de Nice, je devais avoir 19 ans...
J'avais quelques poèmes dans mes tiroirs et je choisis d'en présenter un qui me sembla de circonstance...
Il est vrai que le monde m'apparaissait alors comme une jungle effrayante... et face à lui... je me tenais froide... silencieuse... préférant demeurer au cœur de l'être... loin des attraits du monde... du moins en apparence...
Je préférais l'observer de loin... pour l'étudier précautionneusement avant de m'y engager... pleinement...
Je voulais le connaitre avant de l'aimer... car je ne voyais pas en lui... le reflet de l'amour que je sentais pourtant si vivant en moi...
A dire vrai... j'avais peur de mon reflet...
Le Silence est un poème qui exprime mon désir de rester en retrait... au cœur du silence... que je suis...
Passer en silence... sans être remarquée... loin du regard qui blesse... Ne pas aller vers le JE... me tente...
Mais une peur plus grande m'étreint... celle de l'exclue... de l'indigne... celle du laissé pour compte... de l'abject...
.Je suis entrée dans la vie... poussée par la peur du vide... de l'absence!
En 1985... le tube planétaire "We are the world" passait sur toutes les radios et télés du moment...
J'avais été touchée par les images du clip qui montrait une Afrique en détresse... une terre assoiffée... une population en malnutrition... En découvrant l'Histoire de ce continent... je me suis reconnue... J'ai senti des similitudes émotionnelles entre leur histoire et la mienne...
Colonisation relationnelle d'une branche de la famille qui considérait avoir une culture supérieure à celle de mes parents et qui se donnait le droit de leur dire ce qu'ils devaient faire ou ne pas faire pour nous élever... et qui nous privait du droit d'être nous-mêmes pour adopter leurs croyances...
Cette sensation de proximité de cœur avec le continent africain que je portais depuis longtemps déjà... m'a inspiré un poème que j'ai proposé à l'occasion de ce deuxième Festival de la Jeunesse...
Ce poème traduisait ma désespérance face à ce qui est inéluctable... quand rien ne semble pouvoir arrêter la folie de ceux qui croient que leur vision du monde... figée... et leur mode de vie... morne... est un modèle de perfection... pour eux-mêmes et donc pour les autres!