
Cette page a été créée spécifiquement pour faire découvrir l'album
"Sans Toi"
Ce recueil de chansons est le fruit d’une lente descente, imperceptible à ma vue, invisible pour mon entourage, mue par une volonté secrète de plonger dans les violents abîmes de la condition humaine. Une petite part de moi, écartée par le malheur et négligée par mes soins, était restée haut perchée sur un moelleux nuage blanc, tendre et réconfortant, sur lequel je vivais depuis si longtemps et grâce auquel je restais à l’écart du monde. Cette part, séparée de moi, m’offrait d’aller dans la vie sans entendre ma peur, étouffée par le duvet doucereux de ce petit nuage. Ma peur restait auprès de lui tandis que j’avançais, invisible au tout venant. Je souffrais de ne pas être vue. Toutefois, une voix amie, sans doute celle de la petite part exilée par la douleur, m’assurait que, j’aurais souffert davantage si je n’avais pas trouvé en moi, dans ce ciel infini, un espace de repli.
Anesthésiée à la souffrance, j’ai enduré plus que ma peine, mendiant un regard attendri, le moindre geste d’une affection même feinte. Impossible de rejoindre l’autre sans cette part perdue. Je la gardais cachée en moi comme une honte que je n’arrivais pas à éteindre et j’espérais naïvement qu’une âme aimante guérirait mes blessures.
J’ai trouvé refuge dans le rêve heureux et dans une imagination féconde. Je créais des mondes dans lesquels j’aurais aimé vivre, je croquais des personnages que j’aurais aimé rencontrer, je visitais des décors qui m’enchantaient. En éloignant cette part souffrante de mon cœur, je voulais créer une cape d’invisibilité qui me protégerait de l’autre. Je n’en avais pas conscience alors mais je voulais disparaitre au regard avide, dissimuler tout ce qui aurait pu susciter une attention vorace.
Je rendais les autres responsables de ma disparition parce qu’un jour une personne m’avait enlevé à ma joie, condamnant ma vie à une lourde peine, incommensurable, une peine à perpétuité. J’ai de peu frôlé la peine capitale. Je l’ai parfois souhaité.
Derrière chacun de mes sourires était dissimulée la peur d’être ignorée et la peur d’être abusée, tout à la fois. Cela avait engendré une douleur qui m’avait privée de tout réconfort. Pour que cela ne se voit, pas, j’étais devenue celle qui n’avait besoin de personne mais que tout le monde sollicitait pour sa force, son courage, sa volonté, sa détermination, son entendement, sans que jamais quiconque ne s’interrogea sur l’origine de cette hyper indépendance.
Je n’avais confiance en personne ayant été confrontée très tôt à l’injustice et à la trahison qui suivait tout geste d’amour de ma part. Alors, j’ai pris le parti de tout accepter pour ne pas courroucer mon entourage, d’être disponible sans compter pour réveiller en chacun un sourire, d’avoir le cœur sur la main pour alléger le poids du manque. J’étais habitée par des injonctions intérieures autoritaires et exigeantes afin de devenir cette personne parfaite que tout le monde pourrait aimer. Une mission impossible que j’avais pourtant accepter mais qui ne remplissait pas ce vide immense qui poussait ma chair jusqu’à son extrême limite
Ce recueil relate d’une période où tristesse, sentiment d’abandon, de rejet, de solitude, étaient devenus un quotidien et un peu le thème lancinant de ces quelques textes confidences que je vous partage.
Je suis à la recherche d'une chanteuse francophone qui aimerait interpréter mes chansons et d'une maison de disque qui souhaiterait les produire..